Dans les textes fondateurs de la République Française, la déclaration des droits de l’homme et la constitution française, l’exercice du pouvoir par le peuple est réalisé par le biais de ses représentants (Cf Article 3 en annexe). Ces représentants ne peuvent être désignés qu’au travers d’élections (Cf Article 21 en annexe) et ne pourront en aucune manière rendre compte de leur engagement de campagne car le mandat impératif est nul (Cf Article 27 en annexe).
Aujourd’hui, on assiste à un désintérêt croissant des citoyens envers la vie politique. Ce désintérêt est en grande partie dû, d’une part au déni de démocratie imposé par nos représentants (cf. Référendum sur la constitution européenne refusé par le peuple mais entériné malgré tout par le chef de l’état) et d’autre part à la défiance des citoyens vis-à-vis des hommes politiques qui ne respectent pas leurs engagement de campagne, qui mentent et qui sont régulièrement impliqués dans des affaires de corruption ou des conflits d’intérêts (manipulés par des lobbies).
Pourquoi un tel décalage entre les aspirations du peuple et la réalité des actions politiques exercée par les représentants du peuple ? Quelles sont les tares de ce système (de ces textes) et comment y remédier ?
Tentons d’y voir un peu plus clair en analysant comment un citoyen lambda (Cf Article premier en annexe), sans compétence particulière, peut espérer accéder au pouvoir. Selon les textes actuels, il n’y a pas d’autres possibilités, il doit soumettre sa candidature au suffrage universel c’est-à-dire au vote de l’ensemble des citoyens, au peuple.
LE SUFFRAGE UNIVERSEL.
Dans le système électif tel qu’il est pratiqué en France, deux types de citoyens se font face :
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Les candidats proposent leur candidature pour devenir «élus» .
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Les électeurs doivent choisir un/des des candidats proposés par leur vote.
Compétences des candidats.
Comment devient-on candidat ? Pour devenir candidat, il faut faire acte de candidature et aucune compétence n’est réclamée. Tout citoyen a donc, en théorie, la possibilité de se présenter à toutes les élections. Mais en réalité, il n’est pas si simple de devenir candidat à une élection pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le candidat doit pouvoir se faire connaître auprès des électeurs et ce sur tout le territoire, y compris dans les départements hors métropole. Pour ce faire, il doit pouvoir disposer de relais régionaux pour diffuser sa bonne parole vu que la république ne met pas à sa disposition de moyen de communication gratuit permettant de joindre personnellement chaque citoyen (porte à porte quasi obligatoire). Pour disposer de ces relais, le candidat n’a en général d’autre solution que de s’appuyer sur un parti, son parti. Cette obligation le contraint à obtenir préalablement l’aval de sa candidature par tous les membres du parti car à priori ils sont quasiment tous concurrents… Ce sont les élections primaires. Lors de ces élections, des alliances se nouent et des contreparties au soutien se négocient (avec postes assurés pour les plus zélés).
Ensuite, afin de réaliser cette opération de « communication », il lui faut de l’argent, beaucoup d’argent ! Il doit payer ses déplacements (voitures, trains, avions), il doit payer les supports (affiches, professions de foi,…), il doit payer tous les prestataires qui l’assistent dans l’organisation de la campagne, des meetings,…etc. Par exemple, les frais de campagne électorale pour la présidence de la république de 2012 se sont montés à 43 millions d’euros cumulés pour les deux finalistes. Même si la république prévoit le remboursement plafonné et partiel de ces frais. La part qui reste à la charge du candidat peut représenter une somme colossale pour un simple individu. En effet l’état ne rembourse que 50% des sommes dépensées lorsque celui-ci a dépassé 5% des suffrages exprimés et à peine 5% lorsqu’il n’a pas dépassé 5% des suffrages exprimés. F. Hollande et N. Sarkozy ont du sortir chacun de leur poche : 10,7 millions d’euros ! Il est difficile d’imaginer, comme le laissent penser les textes fondateurs, que tout le monde peut proposer sa candidature à ce type de fonction. Ce type de fonction est bien réservé dans les faits à une élite fortunée et/ou bien soutenue… Pour l’élection présidentielle de 2012, l’État a pris 228 millions d’euros à sa charge ( http://www.lemonde.fr/politique/article/2012/07/31/presidentielle-ce-que-la-campagne-a-coute-aux-candidats_1740455_823448.html ) !
Mais comme si ça ne suffisait pas, pour pouvoir proposer sa candidature à l’élection présidentielle (qui est traitée différemment) la loi a prévu que le candidat doit avoir l’aval (la signature) de 500 maires de communes. On imagine bien le travail que peut représenter ce porte-à-porte pour un candidat non seulement en termes de dépenses (temps et argent) mais aussi et surtout en terme de capacité à convaincre. Par ailleurs on peut se demander pourquoi la loi impose cette présélection puisque l’article premier de la constitution indique «La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.» ? L’accès n’est pas égal puisque ce sont les maires qui selon leur bon vouloir sélectionnent le candidat et ce sans recourir à un quelconque vote.
Dans ces conditions, quel est donc le profil du candidat idéal et quelles compétences sont requises pour espérer réussir à se faire élire ?
Récapitulons, il doit se faire accepter par son parti (ou son organisation), ensuite il doit se faire connaître des citoyens. Ces reconnaissances valent bien évidement tant pour sa personne que pour ses idées. De plus et à moins de disposer d’une fortune personnelle très importante il doit collecter de l’argent, beaucoup d’argent pour pouvoir financer sa future campagne. En réalité, il faut d’abord qu’il soit sûr de disposer de suffisamment d’argent avant de déclarer sa candidature en interne et en externe au parti, sinon il court de sacrés risques. Ce sera donc sa capacité à séduire et convaincre des «sponsors» qui sera primordiale et ces personnes ou groupes d’intérêts ne donneront pas sans contrepartie plus ou moins explicite lorsqu’il sera arrivé au pouvoir. C’est logique, mais certainement pas favorable à l’intérêt général… Ce n’est que cette étape franchie qu’il doit convaincre son parti et cela ne pose sûrement pas trop de problème puisque le parti lui-même bénéficie la plupart du temps des mêmes «donateurs ». A ce niveau, son action se limitera donc à s’assurer du soutien d’un maximum de personnes influentes dans le parti et à nouer des alliances avec elles.
Dernière étape, il doit convaincre ses électeurs sans oublier les groupes d’intérêts qui le supportent, c’est un vrai numéro d’équilibriste puisque il faut favoriser les intérêts privés (ses sponsors) et l’intérêt général (le reste de la population) et c’est là que les communicants montrent tous leurs talents pour fabriquer les discours creux sur mesure que le candidat n’aura plus qu’a lire et apprendre par cœur pour le restituer dans les meeting et ses prestations médiatiques. Pour ne citer que quelques exemples récents de phrases creuses, vous avez : « Travailler plus pour gagner plus », « mon ennemi c’est la finance… » encore que cette phrase relève plus du mensonge que d’une phrase « passe-partout » et une des dernières en date « J’aime l’entreprise... ». Cela s’appelle « l’effet puits » et si vous voulez vous exercer au discours politique lisez ceci : https://hasardetdemocratie.wordpress.com/2012/03/28/leffet-puits-dans-le-discours-politique/ . Dans cette dernière opération, le discours (parlé ou écrit) ne suffit pas, on pourrait dire qu’il n’est pas essentiel. Son image est également très importante, il doit séduire les électeurs et pour cela toute sa gestuelle est préparée avec grand soin. Cela marche d’autant mieux si les médias qui le supportent le présentent sur son bon profil et éventuellement ridiculisent les adversaires en leur faisant prendre des poses beaucoup plus défavorables.
Par la suite comme ces candidats élus (ou désignés par le président) bénéficieront d’une cohorte d’experts en tous genres pour préparer les dossiers, il ne leur sera pas utile de connaître « le métier ». Nous avons déjà vu des ministres passer de la culture à la défense sans problème, des ministres de la culture avouant ne pas beaucoup lire ou encore plus fort, un ministre spécialisé dans le développement des entreprises quittant ses fonctions et allant dans la foulée s’inscrire dans un stage de formation professionnelle … à la gestion d’entreprise !
=> En définitive dans le suffrage universel les compétences d’un citoyen pour être candidat à une élection au suffrage universel se résument à sa capacité à réunir de fortes sommes d’argent en convaincant ses donateurs qu’il sera celui qui les favorisera le mieux. Tout le reste n’est qu’affaire de communicants et de jeu d’acteur de théâtre…
Compétences des électeurs.
Le suffrage universel est individualisé, il s’effectue sur le principe une personne = une voix. Cela signifie que tous les citoyens ont le même pouvoir pour désigner ou éliminer tel ou tel candidat à une élection. La voix d’un grand professeur d’université a le même poids que celle de son élève de première année, la voix d’un sans emploi ou celle d’un ouvrier a le même poids que celle du patron du MEDEF ou d’un grand chef d’entreprise, ou encore, la voix du père ou de la mère de famille à le même poids que celle du fiston ou de la fifille qui vient d’avoir la majorité et qui croit tout savoir de la vie, mais là… je m’égare !
Dans l’absolu, lors du vote, la voix d’un simple individu peut donc faire basculer le vote du coté d’un candidat « non souhaité ». Ce « basculement » donc cette décision peut être réalisée par tout un chacun. Pas besoin de compétence particulière pour savoir analyser l’adéquation du candidat au poste qu’il convoite. Dans tous les cas, cette compétence n’est pas recherchée et encore moins cultivée dans notre société, ce serait même plutôt l’inverse qui est recherché j’en veux pour preuve les propos de M. Le Lai (ex. PDG de TF1) disant «… A la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit, or pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible …».
=> Dans le suffrage universel, idéal pour les lobbies de toute sorte, l‘électeur peut être ignorant de tout (ou presque) !
Examinons maintenant la soit disant aberration que représenterait la désignation des élus par tirage au sort au lieu du suffrage universel.
LE TIRAGE AU SORT.
Dans ce système sans chef, les représentants sont désignés par tirage au sort à partir de la liste de tous les citoyens (idem listes électorales) et en partant du principe que tous les citoyens sont égaux (une personne = une voix).
C’est une « machine » qui se chargera de cette désignation. Pas d’intervention humaine !
Il existe de part le monde nombre de propositions d’organisations de sociétés basées sur la désignation des représentants (en général pour une courte durée) par tirage au sort. La seule application en France concerne les jurés d’assise qui sont tirés au sort et tout citoyen peut en faire partie un jour.
À la différence du suffrage universel où le candidat est porteur d’idées politiques précises, le système de tirage au sort ne s’intéresse qu’à la désignation des personnes, pas aux idées politiques dont elles peuvent être porteuses. Les idées politiques et donc les choix de société qui en découlent devront être débattus et élaborés par les représentants lorsqu’ils auront été désignés, ce n’est qu’après ce travail effectué par l’assemblée que le projet de société sera soumis à référendum auprès du peuple. Ces choix de sociétés seront de ce fait plus amplement partagés par la population que ceux proposés par tel ou tel parti majoritaire.
Il est évident qu’un tel système est incompatible avec la représentation pyramidale actuelle dans laquelle le chef (le président de la république, le premier ministre, les présidents de toute sorte, les maires, …) joue un rôle clé. Dans un système basé sur le tirage au sort, c’est un collège de citoyens qui remplace le chef unique et toutes les décisions doivent être prises après débat et vote. Rien n’empêche qu’un citoyen désigné par tirage au sort puisse représenter pour une courte durée le pays ou toute autre instance lors des représentations officielles. Un monsieur ou une miss France en quelque sorte…
Compétences des citoyens.
La désignation des représentants par tirage au sort est basée uniquement sur les citoyens sans distinction, tous les citoyens du pays et ce quel que soit leur condition sociale, leur âge, leur sexe, leur croyance ou leurs idées politiques… Tout le monde est concerné et tout le monde peut faire partie des représentants du peuple. C’est le sort, le hasard et uniquement lui qui détermine qui seront les représentants des citoyens.
C’est un système égalitaire par excellence qui ne prend pas en compte la compétence de la personne pour exercer la fonction visée seule sa situation de citoyen « désignable » est prise en compte !
Avec ce système, la manipulation des futurs représentants par différents groupes d’intérêts n’est pas possible puisqu’il est impossible à quiconque de connaître à l’avance qui sera désigné. La désignation des représentants par tirage au sort est l’antidote absolu à la corruption en démocratie.
Par la suite et en partant du principe que le pouvoir exécutif(membres du gouvernement,…) et le pouvoir législatif (les députés,…) seront désignés par tirage au sort, le pays sera conduit comme l’idéalisait la constitution française (Cf. Article 2 en annexe) , « par le peuple, pour le peuple… »… On peut difficilement faire mieux !
Une société où son système politique est basé sur la désignation de ses représentants par tirage au sort implique automatiquement qu’elle doit veiller à l’instruction de tous puisque ce sont tous ses citoyens qui sont potentiellement amenés à participer au gouvernement. Plus cette société est éduquée, plus elle prendra des orientations intelligentes pour préparer l’avenir des futures générations, cohabitera au mieux avec les autres pays et jugulera les inégalités induites par l’avidité sans limite des maîtres de la finance. C’est un cercle vertueux qui est obligé de se mettre en place. Cela permettra de voir apparaître des sociétés où l’instruction de tous est une nécessité vitale commune.
Tout comme dans le suffrage universel, Il est bien évident qu’un tel système ne fonctionnera que si les représentants ont a disposition des experts reconnus (peut être eux aussi tirés au sort parmi l’ensemble des experts du pays). C’est le cas aujourd’hui pour les jurés d’assise qui sont tirés au sort et accompagnés par des experts du pouvoir judiciaire.
A la lumière de ce qui est écrit au dessus, comparons les deux systèmes
AVANTAGES et INCONVENIENTS
Analysons les avantages et inconvénients des deux systèmes de désignation selon les axes généralement mis en avant pour vanter les mérites de la démocratie .
Principe d’égalité.
Suffrage universel : (-) Il est réservé à une élite. En aucun cas il permet de faciliter l’accès à chaque citoyen aux instances du pouvoir politique. Les élections municipales dans les petites communes sont le seul cas où on peut parler d’égalité d’accès.
Tirage au sort : (+) Il s’appuie sur l’ensemble des citoyens sans distinction. Il respecte parfaitement le principe d’égalité.
Compétences.
Suffrage universel : (-) La seule compétence requise au candidat pour les élections nationales réside dans sa capacité à créer et consolider son réseau de soutien. Accessoirement il doit savoir assurer une représentation (jouer un rôle). En aucun cas il lui est demandé d’être expert de tel ou tel domaine (économie, agriculture, diplomatie, …).
Tirage au sort : (-) Le hasard ne s’appuie pas sur les compétences pour désigner un citoyen par rapport à un autre. Tout le monde peut devenir représentant du peuple quelles que soient ses compétences.
Manipulation / Corruption.
Suffrage universel : (-) Il favorise les jeux d’influences que doivent se livrer les candidats. Il est de ce fait source de connivences qui génèrent presque immanquablement, manipulations et corruptions des candidats (les exemples ne manquent pas !)
Tirage au sort : (+) De par son aspect «mécanique» le hasard n’est pas influençable par l’homme. C’est l’antidote absolu aux manipulations et corruptions des désignés.
Coût.
Suffrage universel : (-) Le jeu d’influence auquel doit se livrer chaque candidat coûte très cher pour un simple individu (Cf. Coûts de campagne). Il coûte également très cher à la collectivité qui doit rembourser les frais de campagne et financer les partis.
Tirage au sort : (+) La désignation par tirage au sort ne coûte quasiment rien puisque c’est une machine (un ordinateur par exemple) qui se chargera de ce travail ultra-rapide.
Intérêt général.
Suffrage universel : (-) Est réservé à une élite qui s’intéresse prioritairement aux intérêts privés qui la soutiennent. Les représentants devront forcément autant favoriser les groupes d’intérêts « amis » que la population dans son ensemble. Il ne favorise généralement pas l’intérêt général.
Tirage au sort : (+) Les représentants désignés représentent au mieux la diversité de la population de ce fait lors des débats en assemblée c’est l’intérêt le plus partagé, donc l’intérêt général, qui sera choisi par vote ou référendum (Le tirage au sort ne concerne pas les idées).
Effet à long terme.
Suffrage universel : (-) Est réservé à une élite, il favorise le maintien de l’ensemble des citoyens dans une certaine ignorance pour mieux le manipuler.
Tirage au sort : (+) Comme tous les citoyens sont potentiellement «désignables» par le sort, il est quasiment impératif pour la survie même du pays de veiller à maintenir le niveau d’éducation de l’ensemble des citoyens au plus haut.
CONCLUSION
Le suffrage universel obtient 0(+) et 6 (-), soit aucun avantage pour le peuple alors que le tirage au sort obtient 5(+) et 1 (-), soit quasiment tous les avantages pour le peuple. Il constitue donc le système idéal pour concevoir une réelle démocratie.
Le système de désignation par tirage au sort est vertueux, ultra simple, ultra égalitaire, ultra rapide et à moindre coût pour la collectivité. Vu tous ses avantages, il est surprenant qu’il soit passé à la trappe lors de la révolution française de 1789 ou du moins que l’histoire et les médias l’aient complètement occulté. Mais en réfléchissant un peu, il parait évident que les « meneurs » de toutes les révolutions ne souhaitent pas passer à coté de la chance de leur vie pour, à leur tour, prendre le pouvoir et le tirage au sort ne les avantage pas du tout…
On peut faire le choix de dire que le suffrage universel n’est pas si mauvais et continuer comme des moutons à espérer meilleur berger pour nous garder ou bien, de décider qu’il est temps de prendre le pouvoir en exigeant que le tirage au sort soit utilisé pour désigner nos représentants et contribue ainsi à assainir et dynamiser positivement notre(nos) société(s) avant quelles ne versent totalement dans une dictature d’un nouveau genre. Ne laissons pas le commerce et les lobbies définir notre mode de vie !
Ensemble, Militons pour l’Abolition des Élections !
ANNEXES
Plus de lecture sur le même sujet :
http://www.actes-sud.fr/catalogue/pochebabel/contre-les-elections-babel
https://hasardetdemocratie.wordpress.com/2014/09/17/tirage-au-sort-et-democratie/
http://etienne.chouard.free.fr/Europe/tirage_au_sort.php
Déclaration universelle des droits de l’homme
(source : http://www.un.org/fr/documents/udhr/)
Article 21
« 1. Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis.
2. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays.
3. La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté du vote. »
Les rédacteurs de cette charte sont les suivants:
Eleanor Roosevelt 1884-1962 États-Unis Président du Comité de rédaction
Peng-Chun Chang 1893-1957 Chine Vice-président du Comité de rédaction
Charles Habib Malik 1906-1987 Liban Rapporteur du Comité de rédaction
William Hodgson 1892-1958 Australie Membre de la Commission des droits de l’homme
Hernan Santa Cruz 1906-1999 Chili Membre de la Commission des droits de l’homme
René Cassin 1887-1976 France Membre de la Commission des droits de l’homme
Alexander E. Bogomolov 1900-1969 URSS Membre de la Commission des droits de l’homme
Charles Dukes 1880-1948 Angleterre Membre de la Commission des droits de l’homme
John Peter Humphrey 1905-1980 Canada Directeur de la Division des droits de l’homme des Nations Unies
Quelques remarques :
Que vient faire l’élection au suffrage universel dans les droits de l’homme ? Pourquoi ce parti pris ?
En réalité une seule personne a quasiment tout écrit, c’est le Français et juriste René Cassin. Pas de femme et ni l’Inde, ni l’Afrique n’y sont représentées. Ce comité n’est composé que d’hommes dont la vie est faite (moyenne d’âge : 62 ans) …
La Constitution Française (extraits)
Article premier « La loi favorise l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales.»
Article 2 « Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
Article 3 « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum. …
Article 3 « Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret. “
Article 27 « Tout mandat impératif est nul. » Remarque : Cela signifie que les électeurs ne pourront en aucune manière demander des comptes à l’élu durant toute la période de son mandat par rapport à ses engagements de campagne. Cette notion avait été utilisée un temps lors de la commune de Paris (1871) par certains comités qui avaient déjà perçu le risque que pouvait représenter une délégation de pouvoir donnée par un groupe à une personne sur toute la durée de son mandat. Ils avaient prévus de le révoquer s’il déviait de « la trajectoire prévue ». Cette disposition a été supprimée et on en devine aisément les raisons…
Bon une autre idée que j’ai eu et dont je t’ai déjà parlée, que tu pourras mettre dans tes propositions, c’est de faire en sorte que la démocratie ne soit pas participative une fois tous les cinq ans dans l’isoloir. D’ailleurs, ce n’est qu’un simulacre !
Qu’elle soit beaucoup plus participative et plus fréquent. Par exemple, je ne vois pas pourquoi une bande d’élus au nombre de 500 donnent leur consentement le fait d’avoir engagé la France dans une guerre en Libye, alors qu’on nous serine depuis belle lurette que les caisses sont vides ! Croient-ils remplir les caisses en usant de la force ? Qu’ont-ils fait les libyens aux français pour que ces derniers deviennent les policiers ou les donneurs de leçons ? Qui sont ces centaines de personnes à l’assemblée qui décident pour le peuple ? A ce jour, aucun libyen nous a attaqué, peut-être, ils avaient l’intention, dans ce cas, où est le débat ? C’est pour cela que la démocratie doit être localisée davantage et non centralisée !
Plus loin est l’organe démocratique, moins sont intéressés les citoyens, plus proche est la démocratie plus facilement je peux m’impliquer.
Dans le même esprit d’analyse et d’action citoyenne—> les Ateliers Constituants organisés presque tous les mois par l’association « Les Citoyens Constituants » !
DémoKratiquement,
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